Comment faire bouger le monde… sans aggraver la crise climatique ?
Peut-on transformer la mobilité en moteur d’innovation, d’inclusion et de rentabilité ?
Et si la transition des transports était la prochaine grande opportunité d’investissement à impact ?
Émissions de gaz à effet de serre, dépendance aux véhicules thermiques, inégalités territoriales… Les enjeux de la mobilité sont multiples, systémiques et globaux. En tant qu’investisseurs, nous avons un rôle à jouer pour transformer ces défis en opportunités économiques et environnementales.
La transition vers des modes de transport durables fait partie des grandes tendances que nous avons identifiées chez Kimpa pour façonner une économie plus résiliente, juste et bas carbone. Comme nous allons le voir, investir dans la mobilité signifie soutenir des innovations technologiques, logistiques et sociales, avec un fort potentiel d’impact.
Enjeux
Le secteur des transports représente 16% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit environ 7,9 Gt CO₂eq par an (données de 2021). Il repose encore largement sur les véhicules thermiques : 1,4 milliard d’entre eux circulaient dans le monde en 2023. En France, 98% des véhicules sont encore à essence ou diesel.
Cette dépendance aux énergies fossiles pose des défis environnementaux majeurs, en particulier dans un contexte de crise climatique et de pression sur les ressources. L’électrification du secteur pourrait permettre de réduire ou séquestrer jusqu’à 21 gigatonnes de de CO₂eq d’ici 2050 selon le Drawdown Project.
Mais la transition vers une mobilité plus sobre ne se limite pas aux seuls véhicules électriques. Elle implique aussi de soutenir des innovations industrielles (raffinage, recyclage), de favoriser les mobilités partagées et inclusives, et d’investir dans l’optimisation des systèmes de transport.
Dynamique
Le secteur de la mobilité électrique est en croissance rapide. Le marché mondial devrait atteindre 1 337 milliards $ d’ici 2034, avec un taux de croissance annuel moyen (CAGR) de 20 % entre 2025 et 2034.

En parallèle, d’autres segments liés à la transition du transport présentent un fort potentiel :
- Batteries lithium-ion : +33 % de demande mondiale d’ici 2030.
- Mobilité partagée : marché de $380 milliards en 2023, en croissance de 15,6 %/an jusqu’en 2030.
- Systèmes de transport intelligents : $51 milliards en 2023, avec un CAGR de +8,5 % prévu jusqu’en 2030
Ces chiffres montrent que la mobilité durable est à la fois une urgence climatique et une opportunité économique majeure.
Solutions
1- Électrification des modes de transport
L’électrification des véhicules est une étape incontournable de la transition bas carbone dans le secteur des transports. Aujourd’hui, les véhicules électriques (EV) ne représentent que 3 % du parc mondial, mais leur adoption s’accélère : les ventes ont bondi de 22 % en 2024 à l’échelle mondiale par rapport à 2023.
Face à la réglementation européenne qui interdira la vente de véhicules thermiques neufs à partir de 2035, de nombreuses entreprises innovent pour proposer des alternatives viables, performantes et accessibles.
- La production de batteries s’intensifie, avec des acteurs comme Startec Energy, qui conçoit des batteries pour des usages variés (robots agricoles, véhicules maritimes, vélos...).
- Le rétrofit électrique apparaît comme une solution pragmatique pour transformer l’existant : plutôt que de produire de nouveaux véhicules, il est possible de convertir des véhicules thermiques, en électriques.
L’électrification offre ainsi un double levier : elle diminue les émissions de gaz à effet de serre tout en stimulant l’innovation industrielle locale.
2- Soutenir les innovations : matières premières, fin de vie…
L’électrification massive des transports pose un défi majeur : celui de l’approvisionnement durable en matériaux critiques, comme le lithium, le cobalt ou le nickel. À l’autre bout de la chaîne, la fin de vie des batteries nécessite des solutions de recyclage efficaces et économiquement viables pour éviter un transfert de pollution et une dépendance accrue aux ressources minières.
Pour répondre à ces enjeux, de nombreuses innovations émergent sur toute la chaîne de valeur, depuis l’extraction jusqu’au reconditionnement :
- En amont, des technologies comme l’extraction directe du lithium ou le raffinage local (ex. Viridian Lithium en France) permettent de sécuriser les approvisionnements tout en réduisant l’empreinte carbone.
- En aval, le recyclage et le reconditionnement des batteries prennent de l’ampleur. Des acteurs comme VoltR ou Cylib développent des solutions industrielles capables de traiter un volume croissant de batteries usagées tout en valorisant les matériaux récupérés.
L’impact potentiel est considérable : recycler ne serait-ce que 50 % des batteries en fin de vie permettrait de réduire de 28 % la demande en matières premières issues des sites miniers.
Enfin, des innovations plus en rupture, comme le développement de nouvelles chimies de batteries, promettent des performances accrues avec moins de dépendance aux matériaux rares. Bien que souvent réservées aux investisseurs industriels, elles représentent une piste stratégique à suivre de près.
3- Mobilité partagée et plus inclusive
Réduire le nombre de véhicules en circulation est un levier tout aussi puissant que leur électrification. Miser sur la mobilité partagée, c’est maximiser l’usage des infrastructures existantes tout en réduisant l’empreinte carbone.
Aujourd’hui, une voiture transporte en moyenne 1,57 passager. Augmenter ce taux à 1,94 permettrait d’éviter jusqu’à 11 Gt de CO₂eq d’ici 2050 tout en générant 9,2 trillions de dollars d’économies sur cette même période.
Pour cela, il faut soutenir des solutions ancrées localement, capables de désenclaver les territoires et de répondre aux besoins du quotidien :
- Karos, par exemple, propose du covoiturage courte distance dans +1 500 communes, en complément des transports en commun. Elle a réalisé 16,2 M€ de chiffre d’affaires en 2024 avec un modèle soutenu par le fonds Altitude II de Ring Capital.
- D’autres pistes comme l’installation de bornes de recharge en zones rurales sont prometteuses, bien que certaines soient encore à un stade peu mature d’un point de vue investisseur.
Ce type d’investissement combine inclusion territoriale, sobriété énergétique et rentabilité économique.
4- Systèmes de transport intelligents
Enfin, au-delà des véhicules et de leur usage, il est possible d’agir sur les flux logistiques eux-mêmes. Grâce aux systèmes de transport intelligents, il devient possible d’optimiser les itinéraires, la vitesse, la charge ou encore la consommation énergétique.
Le potentiel d’impact est majeur : par exemple, l’optimisation du transport maritime, qui représente à lui seul 17 % des émissions mondiales à horizon 2050, pourrait permettre une réduction de 9,83 Gt de CO₂eq par an.
Parmi les acteurs à suivre : Syroco, soutenue par Alter Equity et Blue Forward Fund, développe une solution d’optimisation des routes maritimes en fonction des conditions météorologiques et des caractéristiques des navires.
Le marché mondial des systèmes de transport intelligents est estimé à $51 milliards en 2023, avec une croissance attendue de +8,5 % par an jusqu’en 2030.
Investir dans la mobilité, un exemple concret : le retrofit

Investir dans la mobilité durable, c’est miser sur un avenir où chaque déplacement compte — pour le climat, pour l’économie, et pour les territoires.
Il s’agit d’une des grandes mutations à l’œuvre dans nos sociétés, et une des 7 méga-tendances d’investissement identifiées par KIMPA pour 2025.
Kimpa reste à l'avant-garde de cette dynamique, guidant ses clients investisseurs privés vers des opportunités d'investissement à fort impact environnemental et économique.

